UN Women / Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Guatemala - Rural Women Diversify Incomes and Build Resilience
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Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Construction d’économies féministes

La construction d’économies féministes a pour objet de créer un monde où l’air est respirable et l’eau buvable, où le travail est significatif et où nous bénéficions de soins pour nos communautés et nous-mêmes, où chacun-e peut jouir de son autonomie économique, sexuelle et politique.  


Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui, l’économie continue de s’appuyer sur le travail de soins non rémunéré et sous-évalué des femmes au service des autres. La poursuite de la “croissance” ne fait que développer l’extractivisme--un modèle de développement fondé sur l’extraction et l’exploitation massives des ressources naturelles, qui continue de détruire les populations et la planète tandis qu’elle concentre les richesses entre les mains des élites mondiales. Parallèlement, l’accès aux soins de santé, l’éducation, les salaires décents et la sécurité sociale sont réservés à une poignée de privilégiés. Ce modèle économique repose sur la suprématie blanche, le colonialisme et le patriarcat.

En adoptant la seule « approche pour l’autonomisation économiques des femmes», on ne fait guère qu’intégrer davantage les femmes dans ce système. Cela peut constituer un moyen temporaire de survie. Nous devons semer les graines d’un nouveau monde possible pendant que nous abattons les murs du monde existant.


Nous croyons en la capacité des mouvements féministes à créer de vastes alliances entre mouvements qui leur permettent d’oeuvrer pour le changement. En multipliant les propositions et visions féministes, nous cherchons à construire les nouveaux paradigmes d’économies plus justes.

Notre approche doit être interconnectée et intersectionnelle, car nous ne pourrons jouir d’aucune autonomie sexuelle et corporelle tant que chacun·e d’entre nous ne jouira pas de ses droits économique ni d’une autonomie financière. Nous voulons travailler avec celles et ceux qui s’opposent à la montée mondiale de la droite conservatrice et des fondamentalismes religieux et la contrent, car tant que nous n’aurons pas ébranlé les fondements même du système actuel, aucune économie ne saura être juste.


Nos Actions

Notre travail conteste le système de l’intérieur et met en évidence ses injustices fondamentales.

  • Promouvoir des programmes féministes : Nous nous opposons au pouvoir des entreprises et à l’impunité concernant les violations des droits humains en travaillant avec des allié-e-s afin de nous assurer que les perspectives féministes, relatives aux droit des femmes et à la justice de genre sont intégrées dans les espaces politiques. A titre d’exemple, vous pouvez vous informer sur le futur instrument juridiquement contraignant concernant “les sociétés transnationales et autres entreprises en matière de droits humains” au Conseil des droits humains des Nations Unies.

  • Mobiliser des actions solidaires : Nous oeuvrons à renforcer les liens qui existent entre les mouvements féministes et les mouvements en faveur de la justice fiscale, y compris à réclamer les ressources publiques perdues à cause de flux financiers illicites afin de garantir une justice de genre et sociale.

  • Enrichir nos connaissances : Nous fournissons aux Défenseuses des droits humains (WHRD) des informations stratégiques qui s’avèrent vitales dans la lutte contre le pouvoir des entreprises et l’extractivisme. Nous contribuerons à développer une base de connaissances autour du financement local et mondial et les mécanismes d’investissements qui alimentent l’extractivisme.

  • Créer et élargir les alternatives : Nous participons et mobilisons nos membres et nos mouvements à envisager des économies féministes et à partager nos savoirs, nos pratiques et nos programmes féministes en faveur d’une justice économique.


« La révolution corporative s’effondrera si nous refusons d’acheter ce qu’ils nous vendent: leurs idées, leurs versions de l’histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d’inéluctabilité. Un autre monde est non seulement possible, mais il est aussi déjà en bonne voie. Quand tout est tranquille, je peux l’entendre respirer. » Arundhati Roy, War Talk.

Contenu lié

Snippet - Feminist Mixer - FR

Rencontre féministe : speed dating pour féministes !

✉️ Sur inscription uniquementInscrivez-vous ici

📅 Mardi 11 mars 2025
🕒 18.00h-20.00h EST

🏢 Chef's Kitchen Loft with Terrace, 216 East 45th St 13th Floor New York

Organisé par : AWID

WITM - Refreshed Intro Text (FR)

🚨Nouveau rapport disponible en anglais🚨

Où est l’argent ? Un plaidoyer documenté pour soutenir les organisations féministe

Ce rapport révèle la réalité du financement des organisations féministes et de défense des droits des femmes dans un contexte de bouleversements politiques et financiers. S’appuyant sur plus de dix ans d’analyse depuis la dernière étude Où est l’argent ? de l’AWID (Arroser les feuilles, affamer les racines), il dresse un bilan des progrès réalisés, des lacunes persistantes et des menaces croissantes dans le domaine du financement féministe.

Le rapport salue le pouvoir des initiatives menées par les mouvements pour façonner le financement selon leurs propres conditions, tout en alertant sur les coupes massives dans l’aide au développement, le recul de la philanthropie et l’escalade des offensives anti-droits. 

Il appelle les bailleurs de fonds à investir massivement dans l’organisation féministe, infrastructure essentielle pour la justice et la libération, et invite les mouvements à réimaginer des modèles de financement audacieux et autodéterminés, fondés sur le soin, la solidarité et le pouvoir collectif.

Téléchargez le rapport ! (en anglais)

Snippet - COP30 - Deckgame card - FR

🎯 Jeu de cartes : S’organiser. Créer des stratégies. Se mobiliser.

Un jeu de cartes pratique destiné aux collectives, qui permet d’explorer les alternatives économiques féministes et les systèmes de soins comme réponse aux crises. Pensé pour tous les mouvements qui évoluent au sein des crises climatiques mondiales, ce jeu de cartes propose de jouer et d’élaborer des stratégies en s’appuyant sur des scénarios de la vie réelle. Un moyen créatif de réfléchir aux stratégies lors de réunions, d’ateliers et de rassemblements de la communauté !

Bientôt disponible

Mona Chemali Khalaf

Mona était économiste et consultante indépendante sur les questions de genre et de développement.

Elle a été professeure d'économie et directrice de l'Institut d'études féminines du monde arabe à l'Université libanaise américaine. Elle est décédée subitement le 6 janvier 2018.

Des amis et d'anciens collègues disent de Mona: « Pour lui rendre hommage, la meilleure chose à faire est de continuer à faire ce qu'elle a commencé: l'égalité de genre, à tout prix. 

 

Mona Chemali Khalaf, Lebanon

Juana Raymundo

Membre de la communauté autochtone maya ixil, Juana était infirmière professionnelle et coordinatrice du Comité de développement des agriculteurs (CODECA)

CODECA est une organisation de défense des droits humains composée d'agriculteurs autochtones et vouée à la promotion des droits à la terre et du développement rural pour les familles autochtones dans la microrégion de Nebaj Quiché. Elle a d'abord rejoint le CODECA en tant que membre de la Juventud de CODECA (branche de la jeunesse). 

Au moment de son décès, elle venait d’être élue membre du Comité exécutif du Mouvement de libération des peuples (MLP).

Le corps de Juana a été retrouvé par des voisins au bord d’une petite rivière sur la route située près de Nebaj et du village d’Acambalam, au Guatemala. Selon le CODECA, son corps portait des traces de torture.


 

Juana Raymundo, Guatemala

Stella Mukasa

Stella a commencé sa carrière au ministère du Genre et du Développement communautaire en Ouganda. Elle œuvrait auprès des décideurs-euses politiques, pour encourager des réformes législatives, dont celle de la Constitution ougandaise en 1995 qui a entériné certaines des réformes les plus progressives pour les femmes dans la région.

Elle était adorée dans la région tout entière pour ses incessants efforts pour la création et l’application de lois et politiques sensibles au genre. Elle a joué un rôle clé dans l’ébauche de la loi sur les violences domestiques en Ouganda. Elle a aussi contribué à une mobilisation importante en faveur de Constitutions sensibles au genre à la fois en Ouganda et au Rwanda.

Par son travail au Centre international de recherches sur les femmes (International Center for Research on Women, ICRW), elle a abordé les thématiques de la violence à l’égard des enfants. Stella s’est attachée à renforcer les organisations locales qui luttent contre les violences basées sur le genre. Conférencière en Droits genrés et loi à l’université Makerere, elle a également siégé aux conseils d’administration d’Akina Mama wa Afrika, ActionAid International Uganda et l’Open Society Initiative for Eastern Africa.


 

Stella Mukasa, Uganda

Lutter pour les droits humains et affronter l'injustice en Amérique latine et dans les Caraïbes

Cette année, nous rendons hommage à dix-neuf défenseuses des droits humains originaires de la région Amérique latine et Caraïbes. Parmi elles, seize ont été assassinées, dont six journalistes et quatre défenseuses des droits des personnes LGBT*QI. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour commémorer la vie et le travail de ces femmes. Faites circuler les mèmes figurant ci-dessous auprès de vos collègues et amis ainsi que dans vos réseaux et twittez en utilisant les hashtags #WHRDTribute et #16Jours.


S'il vous plaît cliquez sur chaque image ci-dessous pour voir une version plus grande et pour télécharger comme un fichier

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Changements sismiques : une année d'achèvement, de transition et de réflexion | rapport annuel 2017

Ces cinq dernières années, ont été particulièrement significatives pour l’AWID.

Nous avons contribué à d'importantes victoires, telles que l'élargissement du paysage du financement des droits des femmes grâce à des travaux de recherche et de plaidoyer novateurs de grande envergure. En même temps, nous avons connu des revers dévastateurs, notamment les assassinats de femmes défenseures des droits humains telles que Berta Caceres au Honduras, Gauri Lankesh en Inde et Marielle Franco au Brésil, ainsi que la montée de la mobilisation anti-droits dans les espaces voués aux droits humains.

Il y a cinq ans, nous nous sommes engagées à renforcer notre mouvement en produisant des savoirs sur les tendances des mouvements anti-droits, ainsi que sur des questions avec lesquelles les féministes s'engagent plus rarement, tels les flux financiers illicites. Nous avons mené des plaidoyers côte à côte avec nos partenaires du mouvement, renforçant ainsi l'activisme intergénérationnel et celui des jeunes féministes et élargissant la protection globale des défenseuses des droits humains. Arrivées au terme de notre plan stratégique, nous sommes fières de nos réalisations et de notre évolution en tant qu’organisation. Nous terminons l'année 2017 avec un engagement, des idées et un apprentissage renouvelés pour poursuivre la lutte à venir !

 

Andaiye

« Andaiye » signifie « une fille revient à la maison » en swahili. Née Sandra Williams le 11 septembre 1942 à Georgetown, Guyane, Andaiye adopte ce nouveau nom en 1970 alors que le mouvement des Black Panthers balaie son pays et toute la région des Caraïbes.

Perçue comme une figure transformatrice sur les fronts de la lutte pour la libération et pour la liberté, Andaiye a été l’une des premières membres de l’Alliance du peuple travailleur (WPA), un parti socialiste en Guyane de lutte contre le régime autoritaire et participait activement à sa direction. Tout au long de sa vie, Andaiye a placé la justice pour la classe ouvrière et les droits des femmes vivant en milieu rural au centre de son action militante, et s’est battue pour l’élimination des obstacles ethniques entre les femmes indo-guyaniennes et celles afro-guyaniennes.

Andaiye fut l’une des membres fondatrices des Red Thread Women, une organisation de défense pour la juste rémunération du travail en soins réalisé par les femmes, en plus d’avoir travaillé à l’Université des Indes occidentales et avec l’organisation CARICOM. N’hésitant jamais à défier les gouvernements, elle a pointé du doigt les déséquilibres en matière de genre dans les conseils de l’État, les lois discriminatoires à l’égard des travailleur·euse·s du sexe, réclamé le droit à l’avortement en Jamaïque et s’est érigée contre les accords commerciaux, tels que le Marché unique des Caraïbes (CSME) qui permettait la libre circulation des travailleuses domestiques migrantes mais n’octroyait pas ce même droit à leurs enfants.

Elle a publié plusieurs essais universitaires, rédigé des articles d’opinion et révisé les derniers ouvrages de Walter Rodney, l’activiste politique guyanien et coleader du WPA assassiné en 1980. Survivante du cancer, Andaiye a été l’une des fondatrices de la Ligue guyanienne contre le cancer et du Groupe d’action des survivant·e·s du cancer. Elle a également siégé au conseil exécutif de l’Association caribéenne pour la recherche et l’action féministes (CAFRA), dirigé le Help and Shelter et été membre du conseil de la Commission nationale guyanienne pour les femmes. Elle a par ailleurs reçu de nombreux prix, dont le prestigieux Golden Arrow of Achievement (quatrième prix le plus important du Guyana).

Andaiye est décédée le 31 mai 2019, à l’âge de 77 ans. Les nombreux hommages que lui ont rendus des activistes, ami·e·s et celles et ceux que sa vie aura inspiré·e·s ont parlé avec éloquence de son incroyable héritage et de la grandeur de son humanité.

En voici quelques-uns :

“« Andaiye m’a profondément marquée... elle représenttait tellement de choses pour moi : une éducatrice, une combattante, elle m’a appris l’autocritique, à réfléchir plus clairement, elle m’a enseigné la survie, ce qu’est le courage sans limite, la compassion, à dépasser les apparences et traiter les gens comme des gens, sans se laisser impressionner par le statut, la classe, la race... rien de tout ça. » Peggy Antrobus, activiste féministe, auteure, universitaire, La Barbade

« Le genre d’idéalisme confiant que démontrait Andaiye, cette disposition à affronter le monde et une croyance tenace qu’on pouvait vraiment le changer... Cette politique de l’espoir... Comment honorer sa vie, son héritage et sa mémoire autrement qu’en poursuivant le travail éthiquement et en continuant à s’autocritiquer? Et de faire en sorte de placer le travail de soins des femmes au centre. » - Tonya Haynes, La Barbade

« Je peux l’entendre se moquer de notre engouement collectif. Donc, je ris tout en pleurant. Chapeau bas, chère Andaiye, et merci pour tout. Que le voyage de ton esprit soit aimant et lumineux. Passe le bonjour à Walter et aux ancêtres. » - Carol Narcisse, La Jamaïque​​

Lire d’autres hommages à Andaiye (en anglais)

5. Menez des interviews

Les interviews génèrent des renseignements détaillés que vous aurez du mal à obtenir à travers un sondage. Le sondage est surtout axé sur les données quantifiables et les questions fermées,par contre les interviews permettent d’obtenir les opinions d’expert-e-s comme des activistes et des donateurs, tout en utilisant des questions ouvertes qui précisent le contexte entourant les données résultant du sondage.

Dans cette section

Conseils d’ordre général

1. Avant de mener vos interviews

Envoyez aux personnes que vous allez interviewer une note de synthèse qui décrit les objectifs des interviews et de l’ensemble de votre recherche, en plus d’une liste de questions.

Ces personnes pourront ainsi préparer leurs réponses aux questions plus complexes et obtenir les renseignements qu’elles n’ont peut-être pas sous la main.

2. Pendant les interviews

  • Pour gagner du temps, vous pouvez procéder aux interviews pendant que votre sondage est en cours.
  • Tentez de rendre les entrevues aussi uniformes que possible pour faciliter une analyse systématique des résultats. Il s’agit notamment de poser les mêmes questions. La codification de réponses identiques sous chacune des questions vous permettra de déceler les tendances cachées.
  • On peut aussi utiliser les interviews pour étoffer les résultats du sondage.

Ne fondez pas vos questions sur des hypothèses au sujet des connaissances de la personne interviewée.
Tentez plutôt de préciser ce qu’elle sait, ce qui produit également des informations

  • NE DEMANDEZ PAS  : « Compte tenu des tendances actuelles de financement en Suisse, est-ce que vous êtes au courant de certaines occasions de collaboration ? » Cette question présume que la personne interviewée connaît les tendances de financement et que sa compréhension de ces tendances est identique à la vôtre.
  • DEMANDEZ  : En premier lieu, « Quelle est votre compréhension des tendances de financement actuelles en Suisse  ? », suivie de « Est-ce que vous êtes au courant de certaines occasions de collaboration ? » Ceci révèlera ce que la personne comprend, vous donnant encore plus d’informations que la première question.

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Interviews spécialisées

1. Interviews auprès des donateurs

Les interviews auprès des donateurs vous permettront d’approfondir vos relations avec eux, ce qui sera utile lorsque vous entreprendrez les activités de plaidoyer qui succèderont à votre recherche. Vous en tirerez également une connaissance plus poussée des processus de prises de décisions adoptés par les bailleurs de fonds.

Suggestions de thèmes à aborder lors des interviews avec les donateurs  :

  • Quelles sont leurs priorités en matière de financement ? Pourquoi et comment ont-ils choisi ces priorités ? Par exemple, pourquoi choisissent-ils de subventionner des projets plutôt que d’allouer des financements de base ou vice-versa ?
  • Quelles sont les sommes annuelles allouées à l’avancement des droits humains des femmes ? Ceci renforcera la fiabilité de l’ensemble des données recueillies.
  • Ont-ils observé certaines tendances de financement et quelles sont les origines et les politiques sous-jacentes à ces tendances ?
  • Quelle est leur théorie du changement social et comment influence-t-elle leurs relations avec les organisations de droits des femmes ?
Voir des exemples d’interviews auprès des donateurs

2. Interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes

Les interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes vous renseigneront sur leurs réalités sur le terrain. Ici encore, ces interviews vous permettront d’approfondir vos relations qui peuvent être intégrées aux plaidoyers, particulièrement en vue de favoriser la collaboration entre donateurs et activistes.

Suggestions de thèmes à aborder lors des interviews avec les activistes et les organisations de droits des femmes :

  • Les tendances à long terme des priorités de financement que les organisations de femmes ont observées et leurs incidences.
  • Des stratégies féministes et collaboratives réussies de mobilisation des ressources, qui créent des mouvements solides et complémentaires.
  • Expliquer pourquoi il est important de soutenir les mouvements de femmes et leurs efforts en matière d’organisation.
  • La manière dont différents acteurs et actrices comprennent le processus de changement social et leur rôle en faveur/pour la réalisation de l’égalité de genre et des droits des femmes.
Voir des exemples d’interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes

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Résultats préliminaires

Pendant votre recherche WITM, nous vous recommandons de procéder à l’analyse des résultats préliminaires. La présentation de vos résultats préliminaires offre l’occasion de mener d’autres interviews et de recueillir des réactions sur votre processus de recherche et sur les résultats initiaux. Ces réactions peuvent  être intégrées à votre recherche finale.

L’AWID organise des « rencontres WITM » pour partager les résultats préliminaires issus des données de sondage et des interviews. Ces rencontres permettent aux personnes qui y prennent part (activistes, organisations de droits des femmes et donateurs) de débattre et de discuter des résultats, de préciser le contexte, de rehausser le sentiment d’appropriation parmi les membres du mouvement et de fournir plus de commentaires en vue de la recherche finale.

Par exemple, l’AWID a profité du Pôle de mobilisation des ressources (RMH) pour les droits des femmes autochtones, dans le cadre du World Summit on Indigenous Philanthropy (Sommet mondial sur la philanthropie autochtone) pour lancer une présentation de ses résultats préliminaires.

Voir la présentation donnée lors du RMH (en anglais)

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Étape précédente

4. Recueillez et analysez vos données

Étape suivante

6. Menez une recherche documentaire


Temps estimé :

• 1,5 - 3 mois

Personnel requis :

• 1 personne (ou plus) chargée de la recherche

Ressources requises :

• Liste d’organisations, de donateurs et d’activistes agissant à titre consultatif
• Questions d'interview que vous aurez préparées
• Note conceptuelle (Vous pouvez utiliser de cadre de référence que vous avez déjà préparé)

Ressources disponibles :

Exemples d’interviews auprès des donateurs
Exemples d’interviews auprès d’activistes et d’organisations de droits des femmes


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4. Recueillez et analysez vos données

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6. Menez une recherche documentaire


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Margo Okazawa-Rey

Biography

Dre. Margo Okazawa-Rey est titulaire de la Chaire Barbara Lee pour le leadership des femmes et professeure invitée en études sur les femmes, le genre et la sexualité et en politique publique au Mills College à Oakland, en Californie. Elle est également professeure émérite à la San Francisco State University.

Ses principaux domaines de recherche et d’activisme au cours des 25 dernières années sont le militarisme, les conflits armés et la violence à l’égard des femmes, analysés de manière intersectionelle. Professeure Okazawa-Rey siège au conseil consultatif international de Du Re Bang à Uijongbu en Corée du Sud, au Conseil international de PeaceWomen Across the Globe à Berne, en Suisse, et est co-présidente du conseil du Highlander Research and Education Centre à New Market, Tennessee aux États-Unis.

Ses publications récentes incluent « Nation-izing » Coalition and Solidarity Politics for US Anti-militarist Feminists (en presse) ; « No Freedom without Connections: Envisioning Sustainable Feminist Solidarities » (2018) dans Feminist Freedom Warriors : Genealogies, Justice, Politics, and Hope, Chandra Talpade Mohanty et Linda Carty (ed.) ; Between a Rock and Hard Place: Southeast Asian Women Confront Extractivism, Militarism, and Religious Fundamentalisms (2018) ; à « Liberal Arts Colleges Partnering with Highlander Research and Education Center : Intergenerational Learning for Student Campus Activism and Personal Transformation, » numéro spéciale de Feminist Formations (Feminist Social Justice Pedagogy, (2018).

Position
Présidente
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Janet Benshoof

Janet Benshoof était une avocate des droits humains oeuvrant aux États-Unis et défenseure de l’égalité des femmes et de leurs droits sexuels et reproductifs.

Elle a milité pour l’élargissement de l’accès à la contraception et à l’avortement dans le monde entier, et s’est battue contre des décisions anti-avortement dans le territoire américain de Guam. Arrêtée en 1990 pour son opposition à la loi anti-avortement la plus restrictive de son pays, elle a remporté une mise en demeure [MB1] au tribunal local à Guam qui a bloqué la loi, pour ensuite remporter l’affaire devant la Cour d’Appel de Ninth Circuit, décision qui devait supprimer définitivement celle-ci.

 « Les femmes à Guam sont dans une situation absolument dramatique. Je n’ai nullement l’intention d’arrêter d’en parler », Janet Benshoof pour People Magazine

Janet a créé plusieurs précédents juridiques, dont l’approbation par l’US Food and Drug Administration de la contraception d’urgence, ainsi que l’application du droit international afin de garantir leurs droits aux victimes de viol lors des poursuites pour crimes de guerre de l’époque de Saddam Hussein, devant la Cour Suprême iraqienne. 

Janet était présidente et fondatrice du Global Justice Center, ainsi que fondatrice du Center for Reproductive Rights, la première organisation internationale pour les droits humains, centrée sur le choix reproductif et l’égalité. Elle a siégé pendant 15 ans en tant que directrice du projet pour les droits reproductifs de l’American Civil Liberties Union, où elle a mené de nombreuses procédures juridiques qui ont contribué à façonner la loi constitutionnelle des États-Unis sur l’égalité de genre, la liberté d’expression et les droits reproductifs.

 « Janet était connue pour son brillant esprit juridique, son sens de l’humour vif et son courage face à l’injustice », Anthony D. Romero.

Nommée l’une des « 100 avocat·e·s les plus influent·e·s d’Amérique » par le National Law Journal, Janet a reçu de nombreux prix et distinctions. 

Née en mai 1947, Janet est décédée en décembre 2017. 

Les principales stratégies et tactiques

En dépit de la rigidité de leur doctrine et de leur vision du monde, les acteurs anti-droits ont fait preuve d’ouverture dans la construction de nouveaux types d’alliances stratégiques ainsi que dans l’utilisation de nouvelles techniques d’organisation et modes d’argumentation. En conséquence, ils sont de plus en plus influents dans les espaces internationaux.


Les ultraconservateurs qui agissent à ce niveau ont fait considérablement évoluer leurs stratégies. Ils ne limitent pas leurs ambitions à la modification de certains aspects marginaux des accords et à la lutte contre l’utilisation de certaines formulations. Ils œuvrent également à la transformation conceptuelle du cadre lui-même et à l’élaboration de norme et de référentiels alternatifs. Ils cherchent enfin à ouvrir les brèches qui renforceront leur influence.

Stratégie 1 : la formation de délégués à l’ONU

Les ultraconservateurs travaillent à la création et à la pérennité de leurs relations avec des délégués d’États membres de l’ONU en leur proposant régulièrement des formations – notamment pendant le Global Family Policy Forum (Forum mondial sur la politique familiale) qui se tient tous les ans – ainsi que du matériel de formation ciblé.

Ces formations régulières et ces ressources donnent systématiquement aux délégués des informations relatives à des sujets de débat et à des techniques de négociation dans le but d’approfondir leur contribution aux objectifs anti-droits au sein du système relatif à ceux-ci. Les délégués reçoivent également des compilations ciblées de « formulations consensuelles » et de références à des informations pseudo-scientifiques ou à des statistiques dans le but de renforcer leur argumentaire.

La transmission organisée de ces messages explique en partie pourquoi les délégués de certains États membres adoptent des positions ultraconservatrices dans les débats internationaux sur les droits humains en totale contradiction avec leurs propres lois et politiques nationales.

Stratégie 2 : l’organisation de rassemblements internationaux

Les abondantes réunions régionales et internationales entre acteurs anti-droits contribuent à créer des liens plus étroits entre les organisations de la société civile (OSC) ultraconservatrices, les États et blocs d’États et certains organismes intergouvernementaux puissants. Le Congrès mondial international des familles est une bonne illustration de rassemblements de ce type.

Anti Abortion Vigil

Ces rencontres renforcent les liens personnels et les alliances stratégiques, des éléments clés de la construction et de la pérennité des mouvements. Elles facilitent l’existence de relations transnationales et interreligieuses dynamiques qui se créent autour de questions et d’intérêts communs. Celles-ci permettent aux acteurs anti-droits de mettre en œuvre une approche plus entreprenante et de formuler un ensemble plus complet de revendications en matière de politique internationale.

Stratégie 3 : l’émission de réserves sur les accords relatifs aux droits humains

Des États et blocs d’États tentent depuis toujours de saper les consensus internationaux ou le principe de responsabilité des États définis en vertu des normes internationales relatives aux droits humains. À cette fin, ils émettent des réserves quant aux accords sur les droits humains, menaçant ainsi le caractère universel de leur applicabilité.

La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) est le texte qui a provoqué l’émission du plus grand nombre de réserves. La plupart d’entre elles sont fondées sur des conflits présumés avec le droit religieux. Le droit international relatif aux droits humains est très clair concernant les références à la tradition, à la culture ou à la religion : celles-ci ne peuvent en aucun cas justifier de violations des droits humains. Nombre des réserves émises à propos de la CEDAW ne sont pas valables car elles sont « incompatibles avec l’objet et le but » de la CEDAW. Néanmoins, les États se servent constamment de ces réserves pour ne pas assumer leurs responsabilités en matière de droits humains.

Ces acteurs émettent des « réserves » de plus en plus nombreuses sur les documents et accords de l’ONU qui ne sont pas des traités officiels, notamment sur les résolutions du Conseil des droits de l’homme et de l’Assemblée générale.

Stratégie 4 : la création d’un cadre parallèle relatif aux droits humains

Il est alarmant de constater que certains acteurs rétrogrades actifs au sein du système onusien ont commencé à coopter les références existantes en matière de droits et à élaborer et promouvoir un langage consensuel qui revêt un caractère profondément anti-droits. L’objectif est de créer puis de propager ce langage qui légitime des normes patriarcales, hiérarchiques, discriminatoires et culturellement relativistes dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains.

Dans ce but, un certains nombre de déclarations ont été rédigées, parmi lesquelles la Déclaration mondiale de la famille et les Articles de San José, qui se veulent les représentantes d’une version moins contraignante du droit des droits humains. Des signatures sont recueillies auprès de multiples acteurs de la société civile, d’États et d’institutions et sont ensuite utilisées comme des outils de plaidoyer et de lobbying.

Stratégie 5 : le développement de sources « scientifiques » alternatives

Dans le cadre d’un virage stratégique vers le recours à des arguments non religieux, les acteurs anti-droits ont considérablement investi dans leurs propres groupes de réflexion axés sur les « sciences sociales ». Relayées par des médias conservateurs en plein essor, les idées de ces think tanks sont largement diffusées par des groupes conservateurs issus de la société civile. Les mêmes supports servent ensuite de matériel de base pour le travail de plaidoyer auprès du système international relatif aux droits humains.

Bien que les objectifs et la motivation des conservateurs découlent de leurs interprétations extrémistes de la religion, de la culture et de la tradition, leurs arguments rétrogrades sont souvent appuyés par des études qui s’arrogent une forme d’autorité intellectuelle. Ils élaborent ainsi un contre-discours, savant mélange de doctrine traditionaliste et de sciences sociales.

Stratégie numéro 6 : la mobilisation des jeunes

Il s’agit de l’une des stratégies les plus efficaces de la droite religieuse, et elle représente un investissement majeur pour l’avenir du processus organisationnel des acteurs anti-droits. Le recrutement des jeunes et le développement de leurs compétences en leadership – des processus qui s’opèrent en premier lieu au niveau local par le biais des églises et des campus – sont une priorité pour de nombreux conservateurs qui tentent d’influencer les politiques internationales.

Cette stratégie leur a permis de s’infiltrer dans les espaces du système onusien notamment consacrés à la jeunesse, parmi lesquels la Commission de la condition de la femme, et de créer une opposition conséquente aux réseaux et organisations progressistes de jeunes.

Stratégie 7 : compromettre le financement des mécanismes relatifs aux droits humains et les délégitimer

Que ce soit auprès des mécanismes d’experts faisant autorité – parmi lesquels les Procédures spéciales et les organes chargés de la surveillance de l’application des traités de l’ONU – ou auprès des organes opérationnels comme les agences de l’ONU, les groupes anti-droits ont conscience que leur influence potentielle est beaucoup plus faible qu’au sein des mécanismes politiques.

En conséquence, les groupes anti-droits répandent un certain nombre d’idées, parmi lesquelles le fait que les agences des Nations Unies « outrepassent leur mandat », que le Comité de la CEDAW et d’autres organes créés en vertu d'instruments relatifs aux droits humains n’ont pas le pouvoir d’interpréter les traités ou encore que les Procédures spéciales sont activées par des experts partisans qui ne respectent pas l’étendue de leur mandat. Les groupes anti-droits exercent également des pressions pour compromettre le financement d’agences comme le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Cette délégitimation des mécanismes de l’ONU encourage l’impunité des États. Les gouvernements soumis à un examen international sont alors en mesure de justifier leurs actes en arguant du fait que le mécanisme de révision lui-même est défaillant ou trop exigeant.

Stratégie 8 : s’organiser en ligne

Les forces conservatrices non étatiques investissent de plus en plus dans les médias sociaux et dans d’autres plateformes en ligne pour promouvoir leurs activités, leurs campagnes et diffuser le plus largement possible leurs informations sur les espaces internationaux relatifs aux droits humains. L’organisation espagnole CitizenGo, par exemple, se veut la version conservatrice de change.org et publie des pétitions et des campagnes épistolaires. Une pétition récente contre la création par l’ONU d’une journée internationale de l’avortement sans risque a rassemblé plus de 172 000 signatures.


Tendances globales :

  • S’inspirer des stratégies d’organisation des groupes féministes et d’autres acteurs progressistes.

  • Adapter à la sphère internationale les stratégies qui ont porté leurs fruits au niveau national.

  • Passer de la « protestation symbolique » contre le cadre des droits humains à une stratégie d’infiltration subversive du système.

En comprenant les stratégies déployées par les acteurs anti-droits, nous pouvons les contrer plus efficacement.

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Autres chapitres

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